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La Gazette des Absents (numéro 18)



18, Mercredi 21 Décembre 1870

PARAIT
Les Mercredi et Samedi
à 10 h. du matin
D. JOUAUST, REDACTEUR
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LETTRE-JOURNAL
DE PARIS
Gazette des Absents

Prix : 15 centimes.
EN VENTE A PARIS
Rue Saint-Honoré, 338
et au bureau du Figaro
RUE ROSSINI, 3
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SAMEDI 17 Décembre 1870. -- Pas de Rapport militaire.

ACTES OFFICIELS. - Décret allouant aux maires adjoints des vingt arrondissements de Paris, une indemnité individuelle et mensuelle de 300 fr., « attendu qu'il est juste de ne pas leur rendre trop onéreuses les fonctions dont ils sont chargés, et qui aujourd'hui les absorbent tout entiers. » Le décret réserve la question de principe, qui ne peut être tranchée que par une loi.

(Nota. Le Journal officiel contient chaque jour une longue série de nominations à des grades dans l'armée, et dans l'ordre de la légion d'honneur, qu'il nous est absolument impossible de reproduire, en raison du peu d'espace dont nous disposons.)

- Les Dépêches d'hier. La population a accueilli avec beaucoup de calme et de sang-froid les dépêches qui nous ont appris les nouveaux insuccès de nos armées sur la Loire et du côté de Rouen. Au lieu de céder à une impression nerveuse, on a voulu raisonner, et l'on est arrivé à cette conclusion, que, si les nouvelles sont mauvaises, elle accusent une situation généralement bonne. On sent que la résistance est partout énergique, et que les succès de l'ennemi leur sont chèrement disputés : lui-même en convient, et on a été très frappé d'un passage de la Gazette de la Croix rendant justice à la force, à l'activité et au dévouement dont les armées françaises ont fait preuve, et avouant que nos troupes ont, depuis quelque temps, donné assez de besogne aux Prussiens. Sans doute, les derniers événements retardent encore l'heure tant désirée où nous pourrons enfin tendre à nos frères de province une main victorieuse ; mais on croit que ce n'est que partie remise. Il y a dans l'air comme un courant de confiance qui doit être le précurseur d'heureux événements. L'attitude énergique de Paris est un des plus beaux spectacles qu'il ait été depuis longtemps donné à l'Europe de contempler : on a l'espoir, qui fait attendre les succès, avec la fermeté, qui soutient contre les revers.

INFORMATIONS ET FAITS DIVERS. - Les Subsistances. Les nouvelles meules sont installées en plusieurs endroits et fonctionnent avec une activité dévorante? Il y en a à la gare d'Orléans, à la gare du Nord, et surtout à l'usine Cail, qui est le grand centre. Enfin, on vient de nous remettre en état, à Créteil, deux moulins munis de cinq paires de meules. - A la dernière réunion des maires de Paris, M. Magnin, ministre de l'agriculture et du commerce, a déclaré qu'il y avait encore à Paris 10 millions de kilogrammes de riz, 1,800,000 kilogrammes de pois cassés et haricots, et une énorme quantité de graisse et de fromage. Voilà donc des denrées qui, de longtemps, ne nous ferons pas défaut. - Les pigeons-voyageurs. M. M. Fumal-Deligny, ancien secrétaire de la Société colombophile des Unionistes à Bruxelles, vient d'adresser au journal le Temps une lettre qui contient de très curieux détails sur nos messagers ailés ; la rapidité de leur vol est prodigieuse : lâchés le matin à Perpi-
  gnon, à six heures précises, les premiers arrivent à Bruxelles entre quatre et cinq heures du soir. Les obstacles qui les arrêtent le plus sont la pluie, le vent contraire, l'oiseau de proie, mais surtout et avant tout le brouillard : c'est ce qui explique pourquoi il ne nous en était pas arrivé ces jours derniers. Les pigeons-voyageurs étant des oiseaux du nord, suivent difficilement la route du midi. Il est donc à désirer que l'endroit d'où seront lâchés les pigeons de la délégation soit en même temps le plus proche possible de Paris, et au sud de la capitale.

DIMANCHE, 18 décembre. - Pas de rapport militaire.

ACTES OFFICIELS. - Décret abolissant les droit établi sur les blés et farines et sur le pain fabriqué.

Dépêche de Bourges, 14 décembre, donnant des nouvelles rassurantes sur l'état de nos armées et sur leurs opérations, et annonçant que l'ennemi paraît las de la guerre. Nous nous étonnons que cette dépêche se plaigne de n'avoir pas eu de nos nouvelles depuis huit jours, car, du 5 au 11, nous avons fait partir trois ballons : le Franklin, le 5, le Denis-Papin le 7, le Général-Renault le 11, et nous avons eu la nouvelle de l'arrivée des deux premiers. - Dépêche de Bordeaux, 10 décembre, annonçant que l'amiral Dupré a coulé bas la frégate prussienne Etha dans les mers de Chine.

INFORMATIONS ET FAITS DIVERS. - Le Messager Richard. Envoyé de Tours par M. Steenackers le 9 novembre, avec des dépêches depuis le 18 octobre, Richard vient d'arriver à Paris dans la nuit d'avant-hier. Il avait d'abord été à Vernon en chemin de fer, en passant par Le Mans et Alençon. De Vernon il a dû rétrograder vers Rouen en faisant la route à pied. Il est parti de Rouen le 16 novembre, et arrivé à Versailles le 18, après avoir passé par Mantes. Ayant fait mille tentatives infructueuses pour traverser les lignes ennemies, il a dû vivre un mois parmi les Prussiens. Il nous apporte des détails très précieux sur les pays qu'il a traversés, et principalement sur les positions de l'ennemi autour de Paris, qu'il a pu visiter en grande partie.

- Les Boucheries en décembre 1870. Nos absents sont partis de Paris avec la conviction qu'une boucherie était un endroit où l'on vendait du boeuf, du veau et du mouton. Il y a trois mois, nous partagions avec eux cette opinion ; mais depuis lors, nous avons changé cela. Une boucherie est actuellement une boutique, surmontée d'une enseigne en toile portant pompeusement ces mots : BOUCHERIE MUNICIPALE, où l'on débite de tout (morue, harengs, riz, pois chiches, noix sèches), et parfois de la viande... de cheval, et où l'on fait la queue très longtemps pour en rapporter très peu de chose. Au lieu de la queue des théâtres, on a maintenant la queue des boucheries, et ce n'est certes pas le côté le moins pittoresque dans le tableau du siège de Paris. On est là pêle-mêle, ménagères, cuisinières, bourgeois et ouvriers, attendant la maigre pitance de


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Un grand merci à Philippe ROBY (Philatélie72) collectionneur passionné pour nous avoir transmis les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.


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Toussaint COPPOLANI
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