www.philatelistes.net - La Commune de Paris : mars – mai 1871
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Un blog très intéressant sur diverses enveloppes "Premier Jour" du monde entier. Toutes décrites avec beaucoup de détails : un moment très agréable pour découvrir les FDC.

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La Commune de Paris : mars – mai 1871


Introduction
La guerre de 1870
La poste pendant la Commune
L'Agence de la Bourse
L'Agence Moreau et Osmont
L'Agence Bruner
L'Agence Maury et Lorin
Les Lorins
Evénements marquants
Quelques images de la Commune
L'exécution des généraux Thomas et Lecomte
La destruction de la colonne Vendôme
Exécution de six otages par les fédérés

Introduction


La guerre de 1870 entraîne la chute de Napoléon III et la République est proclamée le 4 septembre 1870.

A la suite de la défaite militaire, Paris est assiégée par les Prussiens. Le peuple résiste par les armes mais il est dans un état de profond déséquilibre physique et moral par le manque de vivres. Les Parisiens souffrent de sous-alimentation depuis 5 mois déjà. Beaucoup d'entre eux se tournent vers la boisson : on constate une augmentation de plus de 400% de la consommation d'absinthe. Leur misère est grande, d'autant que le travail n'à pas repris et que les hommes ont pour seuls revenus leur solde de garde nationaux, soit 1.50 f pour vivre par jour.

Les origines de la Commune

Trois facteurs expliquent l'éclatement de cette insurrection violente, qui a duré trois mois et qui a été réprimée dans le sang.

  • La situation des parisiens : ils vivent dans une très grande misère et n'ont plus rien à perdre
  • Les multiples provocations du gouvernement en place faites aux Parisiens, comme l'entrée des Prussiens dans Paris que Thiers avait acceptée pour pouvoir conserver le territoire de Belfort ou encore la suppression de la solde des gardes nationaux, ce qui revenait à plonger la majorité des parisiens dans la misère. Par ailleurs les notables du gouvernement étaient enclins à prendre de telles mesures vis-à-vis de Paris et de son peuple qu'ils considéraient comme un bastion des idées avancées.
  • L'existence de groupes révolutionnaires dans la capitale, partisans d'un régime de salut public qui revendiquaient de vastes transformations sociales et dont l'influence sur les masses ouvrières errantes et misérables s'était renforcée pendant le siège de Paris.

Le déclenchement de la Commune

Quand le gouvernement d'Union nationale de Thiers, installé à Versailles depuis le 17 février, annonce le 26 février qu'il veut reprendre les canons de Belleville et de Montmartre, achetés par les parisiens eux-mêmes grâce à une souscription, une insurrection éclate. Elle oblige Thiers à occuper militairement Paris du 18 mars au 28 mai 1871.

Caricature Adolphe Thiers
Adolphe Thiers

Le 18 mars, alors qu'un régiment arrive, de grand matin, à Montmartre pour se saisir des pièces militaires, le peuple refuse de rendre ses 210 canons et ses 500 000 fusils. Faute de pouvoir enlever rapidement et efficacement l'artillerie, la foule entoure les soldats et l'insurrection se propage en quelques heures dans Paris.


Les canons de Montmartre

Deux généraux Lecomte et Thomas sont fusillés.

Voir le récit d'Alphonse Daudet

La constitution de la Commune

Le comité central de la ville fait procéder à l'élection d'un conseil communal qui prend le nom de Commune de Paris, en souvenir de la commune de 1793. Elle est proclamée le 18 mars 1871. Elle s'organise en gouvernement indépendant composé de 40 membres. Elle prend le drapeau rouge comme symbole et élabore un programme d'urgence destiné à lutter contre le gouvernement de Thiers installé à Versailles.


Proclamation de la commune et texte du manifeste des partisans de la Commune du 26 mars 1871

Qu'est ce que la Commune ?

Paris, par la révolution du 18 mars, a reconquis son autonomie. Au lendemain de la défaite sanglante et désastreuse que la France vient de subir, notre patrie se relève et reprend la tradition des anciennes communes et de la Révolution française. Cette révolution, nos pères l'ont commencée et nous la terminons. La Commune est la base de tout l'état politique, comme la famille est l'embryon des sociétés. Elle doit être autonome, c'est-à-dire se gouverner elle- même. Elle peut et doit s'associer, se fédérer avec toutes les autres communes qui composent la nation. Elle implique la république, seule compatible avec la liberté et la souveraineté populaire.
D'après le Manifeste des partisans de la Commune (28 mars 1871)

Les communards ou fédérés : ils sont issus en majorité des métiers qualifiés et de l'artisanat.
Ils sont hostiles au gouvernement de Thiers, dominé par les monarchistes (majoritaires dans l'assemblée élue depuis janvier 1871). Ils sont idéologiquement proches des sans–culottes de 1793 et des insurgés de 1848. Leur but : poursuivre une guerre patriotique contre les Prussiens malgré l'armistice signé le 28 janvier 1871. Ils accusent en effet les généraux d'avoir trahit l'armée et tiennent le gouvernement de Thiers responsable de la capitulation (les royalistes, majoritaires à l'assemblée sont favorables à la paix !)

L'œuvre de la Commune :

Les revendications sociales et politiques des communards marquent durablement le socialisme et les luttes révolutionnaires en France.

Quelques exemples de mesures prises par la Commune :

mesures économiques repousser les loyers d'octobre 1870 jusqu'en avril 1871
mesures sociales
  • abolition du travail de nuit pour les compagnons boulangers
  • interdiction faite aux employeurs de réduire les salaires de leurs employés en prélevant des amendes sous des prétextes fallacieux.
Mesures politiques
  • reconnaissance de la Garde Nationale comme seule force armée
  • suppression de la colonne Vendôme, surmontée d'un Napoléon 1er en César couronné de lauriers, symbole du Bonapartisme

    La destruction de la colonne Vendôme


    Pour plus de détails, voir La Destruction de la colonne Vendôme
  • suppression de toutes les aides de l'Etat à buts religieux
Mesures artistiques

Nomination d'une commission d'artistes pour sauver les œuvres d'art des musées et les monuments.
Gustave Courbet est élu Président de cette commission


Gustave Courbet

Gustave Courbet (1819-1877), est un peintre français, chef de file du courant réaliste. Son réalisme fait scandale. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il en profite pour supprimer l'Académie des Beaux-Arts, de ses salons et de ses écoles.

Le 11 mai 1871 , profondément marqué par l'exécution sommaire de son ami Gustave Chaudey, il donne sa démission.

Courbet fut arrêté le 7 Juin dans la maison d'un ami et emprisonné à Versailles. Transféré de prison en prison, il fut jugé et condamné à une peine de six mois. Retourné à Ornans, sa ville natale, il se remit à peindre, mais ses toiles furent systématiquement refusées, notamment par Meissonnier, qui déclarait que désormais il fallait le "considérer comme mort"..


Courbet à Sainte -Pélagie

Pour terminer avec les ennuis de Courbet, l'Assemblée Nationale vota un décret rendant le peintre responsable de la destruction de la colonne Vendôme et exigeant le remboursement des frais de restauration (323 091 F). On fit circuler des photographies truquées (déjà à l'époque !) montrant Courbet serrant la main des destructeurs. Devant la saisie de ses biens, Courbet ne put que s'enfuir en Suisse, où après des tracasseries administratives (les Suisses ne voulaient pas accueillir un communard), il se réfugia à La Tour-de-Peilz près de Vevey.

Courbet ne fut pas le seul à avoir des ennuis pendant la Commune, Renoir, était en train de peindre sur les bords de la Seine lorsque des communards le prirent pour un espion des Versaillais et entreprirent de le jeter à l'eau. Il ne dut son salut qu'à son ami Raoul Rigault, un jeune réfugié qu'il avait autrefois accueilli et caché dans la forêt de Fontainebleau.

La répression de la Commune

Dès le 2 avril 1871, Thiers réussit à réunir une imposante armée, d'environ 100 000 hommes, destinée à écraser la Commune ; L'armée s'empare de places fortes à l'Ouest de paris, Courbevoie et au Sud-Ouest , à Vanves et Issy. Dès lors, les insurgés se replient sur Paris. Des barricades sont dressées et des combats de rues s'engagent un peu partout jusqu'au 21 mai, faisant de nombreuses victimes.


Les barricades

Paris à feu et à sang

Le dimanche 21 mai, les troupes régulières entrent dans Paris. C'est le début de la semaine sanglante, du 21 au 28 mai 1871, durant laquelle les deux camps qui s'affrontent, massacrent l'un et l'autre toujours plus d'otages.

A l'issue de cette semaine, 20 000 communards sont exécutés par moins de 1000 soldats du Maréchal Mac Mahon.


Le 27 mai, les fédérés sont fusillés au cimetière du père Lachaise, contre un mur qui depuis porte le nom de « mur des fédérés »


13 000 communards sont déportés dont Louise Michel. Les partis révolutionnaires furent décimés et c'était le but recherché. Ils mirent plus de 20 ans à se reconstituer.

France 2393 : Louise Michel
Louise Michel

Louise Michel (1830-1905). Pendant la Commune, elle est conférencière et ambulancière. Elle participe aux combats contre les versaillais durant la Semaine sanglante. Déportée en 1873 à la Nouvelle–Calédonie, elle rentre en France grâce à l'amnistie de 1880 et reprend son combat politique.

Toutes ces exécutions mettent un terme à la guerre civile. Thiers surnommé « le sanguinaire » annonce la victoire des Versaillais. Emile Zola écrira « la tuerie a été atroce ». Paris ne sort pas indemne de cette insurrection : les dégâts ont été considérables. 


La rue de Rivoli et l'Hôtel de Ville

La Commune, Aquarelle de Pils

En conclusion,

Le 2 juillet 1871, des élections confirment l'avantage des républicains.

Les provinciaux considéreront les parisiens comme de dangereux anarchistes et ce, jusqu'à l'aube de la Première Guerre Mondiale.

La répression qui suivi dura jusqu'en 1875. L'état de siège sera maintenu jusqu'en 1876, les journaux restent soumis à autorisation préalable, les théâtres censurés, le couvre–feu proclamé pour les cafés et les restaurants. Le régime républicain n'étant instauré que de façon précaire en 1870, la Commune est un des épisodes historiques qui contribua à l'enraciner de manière définitive jusqu'au vote des lois constitutionnelles de 1875.

Jusqu'en 1977, la ville de Paris fut dotée d'un régime spécial et n'aura plus de maire.



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Toussaint COPPOLANI
Toussaint COPPOLANI

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